Le Lapin Nucléaire a t-il vocation à faire de l’art? Si nos dessins peuvent être artistiques, ils sont avant tout subversifs.
Le spectacle, qui se manifeste sous la forme de l’art officiel, de divertissement aseptisé est un outil du capitalisme pour assurer sa perpétuation. C’est partant de ce constat que Guy Debord écrivit La Société du Spectacle et fonda l’Internationale Situationniste ayant pour but d’en finir avec le système Spectaculaire-Marchand.
Beaucoup aujourd’hui vendent de l’art distractif. Ils auraient été marchands de chaussettes ou de came, ça serait revenu au même. Ce genre d’art est un pur produit du système spectaculaire-marchand. Qu’en est-il alors de la contestation interne à ce monde pseudo-artistique? Certains tentent, dans l’art contemporain notamment, de dénoncer, d’ironiser sur ce système (j’ai la prétention de nous croire dans cette catégorie); le système récupère tout cela dans le but de donner une image de tolérance. La neutralité en art est pourtant foncièrement irréalisable. Tout acte, comme toute absence d’acte, a une portée politique, une signification (aussi compliquée ou aussi vide de sens qu’elle soit), c’est la raison pour laquelle le spectacle s’occupe de tout et s’efforce de neutraliser tout ce qui pourrait lui nuire. Par la marginalisation, la suppression de la signification politique.
Ainsi, la réaffirmation de la portée politique de chacun de nos actes est essentielle; tout comme la mise en évidence de la valeur idéologique de chaque chose que l’on pense neutre. La volonté de neutralité politique est elle-même l’expression d’une idéologie: celle de la dépolitisation. Fermez les yeux braves gens, le problème n’est pas politique, il est technique/scientifique/économique/juridique(rayez les mentions inutiles).
Non au spectacle de la contestation. Passons à la contestation du spectacle!
Manitou